Quelles régulations pour le secteur laitier ?
Quelles régulations pour le secteur laitier ?
La crise qui affecte le secteur laitier est économique, sociale, et politique : la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) décidée en
I Comment expliquer la crise actuelle ?
En vingt ans le contexte a radicalement changé. Le secteur a été marqué par l’abandon progressif des régulations publiques et par un jeu du marché totalement chaotique, aggravé par quelques spécificités françaises
A/ L’abandon progressif des régulations publiques
1/ les régulations publiques du secteur laitier
Jusqu’au début des années 2000, le secteur laitier fut le secteur agricole le plus régulé de tous. Tous les leviers de l’action communautaire étaient sollicités, à savoir :
- Des prix administrés. Le prix du marché, théoriquement libre, dépendait en fait étroitement des prix « indicatifs » fixés par
- Un encadrement des quantités par le système des quotas laitiers (QL), c'est-à-dire des limites de quantités de lait, fixées par an et par Etat membre (EM). Le dépassement des quotas donnait lieu à paiement de pénalités financières ;
- Des actions ponctuelles pour développer la demande de produits laitiers, soit en interne (distribution de lait aux écoles, aides à l’utilisation de beurre pâtissier), soit à l’exportation (restitutions, c’est à dire des subventions aux exportations de produits laitiers) ;
- Un mécanisme d’intervention : lorsque les prix du marché descendaient en dessous d’un certain seuil,
2/ L’abandon des régulations publiques
Les producteurs ayant une quasi garantie d’écouler les productions à d- prix rémunérateurs et les Etats n’ayant jamais eu le courage politique de fixer les quotas à des niveaux suffisamment rigoureux, le système s’est emballé. Les crises des années 80 (un million de tonnes de beurre stockées finalement livrées presque gratuitement à l’URSS) a conduit à une refonte totale du système. En dix ans, le régime communautaire du secteur laitier s’est radicalement transformé.
- Le système des prix administrés a été démantelé (voir annexe 1): le prix indicatif a été réduit puis supprimé. La baisse de revenus des éleveurs qui en a résulté a été compensée par des aides directes aux revenus, transformées en 2003 en droits de paiement unique (DPU)
- L’UE s’est engagée dans un mouvement d’augmentation des QL. Ils ont été augmentés à deux reprises depuis 2003 entre 2 et 2,5 % selon les EM[2]. Le bilan de santé, conclu le 20 novembre 2008, prévoit une nouvelle augmentation de 1 % par an à partir de 2009, jusqu’à leur suppression annoncée pour 2015 ;
- Les actions ponctuelles sur la demande se sont raréfiées, les restitutions étant d’ailleurs dénoncées par l’organisation mondiale du commerce ;
- L’intervention sur les produits industriels a été très encadrée. Le prix d’intervention a été fixé à un niveau très peu attractif et les quantités éligibles ont été plafonnées.
B/ L’évolution chaotique du marché
La réglementation a cédé la place au libre marché. Le passage d’un système à un autre a été brutal. Deux phénomènes sont apparus.
1/ La dépendance des prix intérieurs aux prix internationaux.
Dans le passé, le prix indicatif servait de prix directeur. Ce rôle est aujourd’hui assuré par le prix de la poudre de lait, un produit industriel largement exporté, ignoré du grand public et pourtant décisif [3]. Si globalement, la part des exportations dans le total de la production est très faible[4], l’exportation est cruciale pour certains fabricants et Etats (
2/ Des variations de prix de très grande ampleur.
Alors que le secteur laitier était d’une très grande stabilité depuis plusieurs années, le prix du lait s’est emballé en 2007/2008 avant de retomber de façon tout aussi brutale en 2008/2009. La crise économique générale n’a fait qu’amplifier un mouvement amorcé fin 2007. La hausse moyenne en Europe a été de 43 % (avec des records de + 78 % aux Pays Bas et en Irlande) suivie d’une baisse moyenne de 32 % (avec des records de – 50 % en Belgique et en Irlande). Deux situations peuvent être notées : le cas de l’Irlande, pays le plus tourné vers l’exportation qui, de ce fait, a autant bénéficié de la hausse des prix qu’il a subi la baisse ; le cas des nouveaux Etats membres qui ont connu une forte baisse en plein période de restructuration amorcée après l’adhésion à l’UE (voir annexe 2, évolution des prix dans l’UE)
les facteurs de hausse en 2007/2008 |
les facteurs de baisse en 2008/2009 |
- décalage entre production et consommation mondiale (sous production) depuis 2005. - hausse de la conso mondiale notamment en Chine (conso multipliée par trois en cinq ans) - production mondiale faible (sécheresse en Australie et Nouvelle Zélande). - production européenne stagnante. - effets déstabilisants de la réforme de - lenteur des réactions des éleveurs à la hausse des prix. |
- niveaux des prix atteints, substitution des matières grasses animales par des matières grasses végétales. - Pour la première fois depuis 2002, surproduction mondiale. - effet décalé de la hausse des productions qui arrive lorsque le marché se retourne - crise de la mélamine en Chine stoppe net la consommation de lait. - effet de la crise économique mondiale :, déconsommation sur les produits laitiers chers (fromages, yaourts). - effondrement des échanges : le prix de la poudre de lait chute entraînant les autres prix. |
3/ Les spécificités françaises
-
-
-
- Jusqu’en 2009, le prix du lait payé aux éleveurs était encadré par une recommandation d’évolution des prix négociée au sein de l’interprofession laitière - le CNIEL (centre national de l’interprofession laitière réunissant les éleveurs, les coopératives et les transformateurs). Cette singularité, qui pouvait apparaître comme un système d’entente illicite a disparu en 2009.
- Ce prix était établi par trimestre, de telle sorte que le système ne favorisait pas la réactivité du marché par rapport aux prix. Le prix du lait en France a toujours été en décalage par rapport aux autres EM tant à la hausse qu’à la baisse, décalant d’autant plus les réactions des producteurs aux signaux du marché.
C/ Les réactions face à la crise
1/ des réactions divergentes entre EM
Si la crise est générale en Europe, les réactions sont diverses. Les éleveurs sont partagés entre une colère plus on moins contenue et un attentisme plus ou moins serein.
La révolte des éleveurs français et de nombreux éleveurs européens est bien compréhensible. L’élevage compte parmi les métiers les plus difficiles, les plus exigeants, avec des investissements lourds. Même si l’analyse des prix doit être couplée avec l’analyse des coûts de production pour avoir une idée précise des tensions auxquelles les producteurs sont confrontés, il est certain qu’aux niveaux actuels, les prix payés aux producteurs ne permettent pas d’assurer l’équilibre des exploitations laitières.
Néanmoins tous les EM ne partagent pas cette position. Pour nombre d’entre eux, la crise est grave, cruelle parfois, elle sera jalonnée de faillites, mais ceux qui résisteront seront plus performants et plus compétitifs. Le but est d’améliorer la compétitivité du secteur, de ceux qui resteront dans le secteur. Cette position est partagée par tous ceux qui considèrent qu’ils sont bien placés dans la concurrence européenne voire mondiale (Danemark, Pays Bas, Pologne, Irlande...)
Dans ce contexte,
2/ une nouvelle configuration du marché
Les éleveurs pâtissent du prix du lait trop faible mais ils ne sont pas les seuls sur le marché. Les industriels, qui sont l’autre composante du secteur, voient eux aussi leur marché s’effondrer et sont incités à suivre les prix des concurrents. Dans un marché dépressif, la tentation est grande d’abandonner les fournisseurs locaux traditionnels pour en tester de nouveaux, moins chers, fussent –ils plus loin. Partout en Europe, de nouveaux courants d’échanges émergent, surtout dans les régions limitrophes de pays où le prix du lait est moins cher. Il n’y a d’ailleurs là rien d’anormal dans un marché unique.
Les nouveaux exportateurs sur le marché français
( importations de lait liquide sur les 5 premiers mois de chaque année, en millions d’euros)
Pays |
2007 |
2008 |
2009 |
Allemagne |
24,7 |
31,3 |
36 ,3 |
Pays Bas |
4,4 |
7 |
10,3 |
Autriche |
0,4 |
1,3 |
2,7 |
Danemark |
0 |
0 |
0,9 |
Irlande |
0 |
0 |
0,1 |
Rép Tchèque |
0 |
0 |
0,8 |
Pologne |
0,1 |
0,3 |
1,9 |
Source Douanes
II Les compromis possibles
Aucun secteur ne peut s’adapter à de telles variations de prix si fortes, si rapides. Aucun secteur ne peut rester durablement avec des prix de vente inférieurs aux couts d’exploitation. Alors, quelles perspectives ? Trois pistes doivent être étudiées.
A L’hypothèse du retour des quotas
Les éleveurs français, dans leur grande majorité, réclament un retour à un système des quotas laitiers (QL), censés plus protecteurs. Ce système a très peu de chances de s’imposer. Il n’est pas même certain qu’il soit souhaitable qu’il y parvienne.
1/ Les décisions du Conseil.
Sur le plan formel, le retour à des quotas ne peut venir que d’une décision du Conseil à la majorité qualifiée[8]. Les quotas sont fixés par un règlement du Conseil dit OCM unique adoptée en 2007[9] . Jusqu’alors, le régime du secteur laitier et celui des quotas reposaient sur deux bases juridiques distinctes. Il était donc relativement facile de moduler les QL. En opérant la fusion de 21 règlements sectoriels et en incorporant les QL, le nouveau règlement de l’OCM unique crée un élément de rigidité supplémentaire.
L’abandon des quotas a été décidé par le Conseil. L’orientation générale résulte de la réforme de
Malgré la crise, cette orientation n’a jamais été remise en question. Même si les chefs d’Etat et de gouvernement réunis au Conseil européen du 18 juin 2009 se sont préoccupés de la situation du secteur laitier, les orientations définies en novembre 2008 n’ont pas été modifiées. « Le Conseil européen a examiné la situation actuelle du marché des produits laitiers. Il a invité
Dans ce contexte, un retour aux quotas ne paraît guère envisageable. En outre, il faut être conscient du fait qu’une majorité est clairement hostile au maintien des quotas.
2/ Des positions divergentes des Etats membres .
Lorsque la question des quotas a été tranchée en 2008, le maintien des quotas était soutenu par
D’une part,
La position de
D’autre part, la position des autres Etats pro quotas semble aussi avoir évolué. La plupart considère que le débat est clos. La fin des quotas est actée, bon gré mal gré. D’ailleurs comme le souligne le sénateur Bizet, « il n’est pas dans l’habitude allemande de revenir sur une décision du Conseil ». Certaines décisions[13], dans le passé, lui ont couté – au sens propre comme eu sens figuré- bien plus que l’abandon des QL mais jamais l’Allemagne n’est revenue sur un accord. En mai 2009, les länder, longtemps partagés sur la question, ont intégré la nouvelle orientation communautaire. L’appui à
A l’inverse, même s’il est partagé en différents courants, le camp des partisans de l’augmentation et/ou de la suppression des quotas est solide. Quelques pays sont hostiles aux régulations par principe (Royaume Uni, Suède). D’autres pays sont partisans d’une levée des quotas ou d’une augmentation sensible afin de faire jouer les avantages comparatifs, dont ils estiment pouvoir bénéficier[14] (Pays Bas, Danemark Pologne). Enfin, certains pays ont été pénalisés par des quotas trop faibles, inférieurs aux consommations nationales (Italie, Espagne). Chaque année, plusieurs pays payent des pénalités pour dépassement de quotas (912 millions d’euros en trois ans). Il n’est pas raisonnable de penser que ces pays accepteront de payer encore. Tous ces pays ont intérêt à l’augmentation des QL et, même parmi les pays partisans du maintien des quotas après 2013 (comme
Au-delà des positions nationales des EM, l’analyse elle-même de la crise suscite des divergences d’interprétation. Pour la quasi-totalité des EM et pour
3/ La diminution des quotas est elle même souhaitable ?
Les quotas ont été présentés par le ministre M. Bruno Le Maire comme une sorte de « ligne Maginot de l’élevage laitier ». Le combat des éleveurs français pour le resserrement des quotas parait perdu d’avance. L’hypothèse mérite cependant d’être analysée.
De combien faudrait-il baisser les QL pour ajuster l’offre à la demande actuelle ? 7 %. Une telle coupe autoritaire et générale est évidemment inapplicable. D’ailleurs, le risque est grand que l’effet d’une baisse ne se fasse sentir qu’après un décalage, au moment même où le marché repartirait ! Le niveau acceptable des quotas restera toujours en débat. A moins de s’en tenir à l’objectif d’autosuffisance alimentaire. Ce qui n’est guère pas dans l’intérêt des producteurs français, premiers exportateurs européens de produits laitiers.
Le combat désespéré semble bénéficier d’un soutien de l’opinion.
Le moment est il bien choisi ?
B/ les pistes de sorties européennes.
La seule solution crédible à la sortie de crise est de trouver des compromis acceptables par tous. Le choix des quotas étant exclu, quelles autres solutions sont-elles envisageables ?
1/ La responsabilité de
La première responsabilité de
Ce qui fait le plus défaut est le manque de visibilité sur l’avenir. Selon une hypothèse à laquelle se raccrochaient les observateurs en début d’année, le marché du lait était engagé dans une phase de cycles avec une alternance de prix élevés et de prix bas. Le plus sage était donc de suivre une stratégie du dos rond en attendant la reprise. D’ailleurs, la faible collecte qui s’annonce cette année ferait remonter les prix. Les plus récentes prévisions des professionnels ne sont pas aussi optimistes. En général, la baisse de la collecte estivale[20] permet d’éponger les stocks constitués pendant les grandes périodes de lactation. Cela ne semble pas être le cas en 2009. Le marché est atone et il n’y a pas de signe de reprise de la demande.
2/ des actions communautaires
L’UE n’est pas démunie. La volonté et le choix politique commandent. D’une part, les instruments d’intervention classiques peuvent être reconsidérés.
D’autre part, curieusement, le rôle des aides directes aux revenus, les droits de paiement unique -DPU – au cœur de la réforme du découplage de 2003 n’a jamais été évoqué au cours de cette crise. Certes, ils ne sont pas conçus pour cela aujourd’hui. Ils ont même été conçus pour le contraire, comme des aides découplées des productions, versées indépendamment des marchés. Mais le système ainsi mis en place est aussi absurde[21] qu’inique, puisque les éleveurs ont ainsi bénéficié en 2007/2008 à la fois des prix élevés et des primes européennes. Personne n’a voulu débattre de ce sujet de crainte de rouvrir le débat sur les aides européennes. Mais l’occasion semble venue de le faire. L’idée serait de compenser des pertes de revenus par des aides européennes, actionnées en temps de crise. Bien entendu, ces aides seraient supprimées ou gelées en période de prix élevés, contrairement à la situation actuelle. Ces DPU modifiés assureraient une sorte de revenu garanti. Certes, les éleveurs préfèreront toujours être rémunérés par leur travail plutôt que par des subventions européennes humiliantes, et réclament des prix et non des primes, mais le but serait seulement d’assurer des revenus de temps de crise, de façon momentanée. Les aides directes peuvent trouver là une justification, une légitimité, qu’ils n’ont pas.
C/ les actions nationales
La crise est européenne, la sortie de crise sera européenne. Néanmoins, les Etats et la profession elle-même doivent aussi trouver en leur sein, les moyens de sortir de l’impasse.
-1/ un nouveau relationnel entre producteurs et transformateurs.
En quelques années, l’environnement du secteur laitier a radicalement changé. La première étape a été le démantèlement du cadre réglementaire. Il n’est pas sûr que tous les éleveurs, habitués à livrer aux laiteries sans se soucier du marché ni négocier les prix, aient bien réalisé l’ampleur des changements. 2009 est la deuxième étape. Ce qui restait de repères, à savoir les quotas laitiers, l’accord interprofessionnels sur les prix, voire même les liens historiques entre éleveurs et laiteries, ont disparu ou sont sur le point de disparaître. Le défi pour la profession laitière est de réinventer un mode de régulation interne qui serve à la fois de repère à la filière et de fil conducteur de la nouvelle PAC.
La contractualisation entre éleveurs et fabricants est la voie la plus couramment envisagée aujourd’hui. Cette solution sans doute inévitable[22] doit être cependant analysée avec lucidité. D’une part, la contractualisation doit être engagée en ayant conscience des différences de poids entre les parties – 100.000 éleveurs et quelques dizaines de fabricants- et des enjeux pour chacune. La « grève du lait » est une bravade. Quand le lait est tiré, il faut le vendre. Alors qu’un fabricant peut toujours être incité à se fournir ailleurs. Certains n’attendent même que cela. D’autre part, sur les trois questions clefs du contrat - les prix, les quantités, la durée-, il y a de fortes divergences d’intérêts entre les parties. Ainsi, les fabricants ne vont s’engager que sur les seules quantités dont ils ont sûrs d’avoir besoin et qu’ils sont sûrs découler et laisseront le reste au libre marché,... au prix du marché. Les clauses de prix devront prévoir des barèmes d’indexation ou de révision calée sur des facteurs internes (couts de production, charges...) ou sur des prix externes (prix de détail, prix des laiteries de pays concurrents comme c’est le cas au Pays Bas). L’objectif de rentabilité et de compétitivité sont indissociables. Enfin, la contractualisation aurait plus de force si elle s’élargissait aux représentants de la grande distribution, suspectée, à tord ou à raison, de jouer un rôle déstabilisant dans le prix du lait. Ce volet est entre les mains de l’interprofession laitière, mais l’appui des pouvoirs publics sera certainement opportun en temps utile.
-2/ des réformes dans l’organisation du marché.
En sus de l’encadrement général du secteur, quelques voies méritent sans doute d’être explorées. Il ne s’agit que de pistes mineures, parfois anecdotiques, mais qui participent à un rebond collectif et professionnel.
N’est –il pas regrettable, par exemple, que
N’est-il pas dommage, par exemple, que
Dans certaines circonstances, quelques producteurs pourraient aussi envisager de se soustraire aux conditions imposées par les industriels et la grande distribution en osant la vente directe par distributeurs automatiques. Les expériences dans ce domaine doivent être suivies avec attention. Les éleveurs ont été dans une totale dépendance vis-à-vis de leurs acheteurs. Il n’est sans doute pas toujours possible de rétablir l’équilibre, mais quand c’est possible, pourquoi ne pas tenter ? Le secteur laitier peut même devenir pionnier dans ce domaine.
Cette crise est emblématique d’une vulnérabilité du secteur agricole dans son ensemble et de l’insuffisance de
annexes
annexe 1 régime juridique du prix du lait en Europe
Récapitulatif du régime communautaire du prix du lait |
|||
|
Avant 1999 |
1999-2008 |
2008 |
Prix indicatif |
Oui – fixé chaque année par le Conseil |
Oui – préfixé par la réglementation communautaire |
Supprimé |
Prix d’intervention (= prix d’achat, stockage UE) |
|
|
|
Beurre |
Oui – fixé chaque année par le Conseil |
Oui – préfixé par la réglementation communautaire – Pas de plafond |
Oui – préfixé par la réglementation communautaire – Plafond : 30.000 tonnes. Au-delà, prix d’adjudication |
Poudre de lait |
Oui – fixé chaque année par le Conseil |
Oui – préfixé par la réglementation communautaire –Plafond : 109.000 tonnes. Au-delà, prix d’adjudication. |
Oui – préfixé par la réglementation communautaire – Plafond : 109.000 tonnes. Au-delà, prix d’adjudication |
Prix de seuil |
Oui – fixé chaque année par le Conseil |
Supprimé |
Néant |
Source rapport Jean Bizet, le prix du lait dans les EM de l’UE Sénat N° 481 ( 2008-2009)
Annexe 2 : l’évolution du prix du lait en Europe
( source Sénat, rapport Bizet)
Annexe 3 : Prix du lait en France 2006/2009 ( en € par
Source France agrimer juillet 2009
Annexe 3 évolution des prix du lait en France
( source France agrimer)
Annexe 4 prix du lait en France et en Allemagne
(source CNIEL)
Annexe 5 Évolution du prix du lait : la présentation polonaise
( source Sénat, rapport Bizet)
[1] Beaucoup d’informations de la présente note sont issues du rapport du sénateur Jean Bizet, le prix du lait dans les Etats membres de l’UE, Sénat, Commission des affaires européennes n° 481 (2008-2009)
[2] Les quotas laitiers ont été augmentés une première fois de 0,5 % en 2003 pour onze EM pour faire suite aux demandes de certains EM jugeant leur quotas top faibles et une deuxième fois de 2 % en 2008 pour tous, pour répondre aux bonnes perspectives du marché.
[3] La poudre de lait est du lait séché qui sert aux productions industrielles et à l’alimentation animale. Il a pour avantages d’être facilement stockable, utilisable à tout moment, transportable, et peut servir accessoirement pour transformer les surplus de collecte de lait.
[4] 7 % de la production de la collecte mondiale de lait et 8 à 9 % de la production européenne est échangée sur les marchés internationaux.
[5] l’UE produit 134 millions de tonnes et exporte 8 à 9 % de sa production, tandis que
[6] La consommation de produits laitiers est liée aux revenus. En Chine, la consommation de produits laitiers est sans rapport avec les standards européens mais a triplé en cinq ans soit
[7] Le cheptel moyen est de 41 vaches en France dans la moyenne de l’UE 15. La moyenne générale de l’UE 27 est de 10 vaches ( le cheptel mot yen roumain est de moins de 2 vaches). Certains Etats très volontaires sur le marché du lait, ont des cheptels beaucoup plus importants, notamment les Pays Bas – 60 vaches- ou le Danemark –101 vaches en moyenne par cheptel en moyenne.
[8] La mise en ouvre du traité de Lisbonne aura pour effet de faire passer ce texte en codécision ( Parlement /Conseil) mais il faut raisonner aujourd’hui encore dans le cadre institutionnel actuel.
[9] Le régime des quotas est fixé par l’article 66 du règlement CE 1234//2007 du Conseil du 22 octobre 2007 portant organisation commune des marchés dans le secteur agricole (...) (dit règlement OCM unique). Cet article renvoie à l’annexe IX point 1. JOCE n° L 2999 du 16/11/2007
[10]
[11] source CP 15940/08 presse 335. 2904 ème session du Conseil Bruxelles les 18-20 novembre 2008, p 12
[12] conclusions du Conseil européen du 18 juin 2009 point 14
[13] C’est le cas de quelques décisions dans le domaine budgétaire. Le cadre financier pluriannuel 2000/2006 a été conclu sous présidence allemande au Conseil européen de Berlin de décembre 1999 dans des conditions très loin des ambitions allemandes initiales.
[14] Quelques Etats, pour des raisons diverses ont des coûts d’exploitation faibles : les Pays Bas, le Danemark ( par l’effet d’un mode d’exploitation très intensif),
[15] L’accord conclu par le Conseil européen de Bruxelles le 22octobre 2002 reprenait un accord franco allemand entre le Président français et
[16] Article 211 du TCE : «
[17] Art 33 du TCE : »
a) d’accroître la productivité de l’agriculture (...) en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main d’œuvre
b) d’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l’agriculture,
c) de stabiliser les marché (...)
[18] Fustigeant le retour aux quotas laitiers , Mme Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l’agriculture aurait déclaré que (réclamer le retour des quotas laitiers) c’est comme faire pipi dans sa culotte ça fait du bien sur le moment mais c’est vite froid » ( agra presse 29 juin 2009)
[19]
[20] La collecte de lait (liée au vêlage) suit un profil saisonnier immuable avec une grosse collecte entre novembre et mars et une collecte faible entre mars et octobre. Les excédents de collecte du début d’année sont valorisés pendant les périodes de creux.
[21] Pour une critique des DPU voir pourquoi croire en
[22] Le régime actuel est caricatural puisque le contrat entre éleveurs et collecteurs et un contrat oral et que la facture est établie par l’acheteur !
Mots clés : quotals laitiers, crise du prix du lait, régulation
Source : note de la fondation Robert Schuman
Date : 04/08/2009
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A propos
Parce que la construction européenne a un immense besoin de pédagogie, que celle ci est aujourd'hui mal assurée, et que chacun conviendra que toutes les initiatives pour y remédier sont bienvenues;
- Parce que les formations européennes notamment en finances publiques sont rares, et que l'information officielle est souvent complexe ou partiale;
- Parce que 20 ans d'expérience sur ces questions, en tant que haut fonctionnaire parlementaire, puis en tant qu'enseignant en finances publiques et chroniqueur budgétaire au Monde de l'économie, me conduisent à penser que l'opinion publique s'éveille et commence à s'intéresser à ces sujets;
- Parce que les ouvrages et articles dans ce domaine sont rares et qu'il m'a paru intéressant de regrouper les informations éparses.