FINANCES DE L'EUROPE - Tout savoir sur le budget de l'Europe

Le 1% culturel

En France, le seuil est pratiquement atteint. M. Donnedieu de Vabres a de bonnes chances d’être le premier ministre de la culture qui parviendra à parvenir à franchir le fameux seuil fixé en 1981 qui n’a été atteint qu’au début 1993 avant qu’un collectif budgétaire n’annule les crédits qui dépassaient. Dans la plupart des pays de l’Union, les budgets augmentent sous la pression de la communauté culturelle. Reste le niveau communautaire où l’idée germe mais où il existe encore une grande marge de progression : la part du budget de l’Union européenne (UE) consacrée spécifiquement à la culture n’atteint qu’à peine 100 millions d’euros en 2005 soit 0,1 % du budget total.

 

            L’UE soutient des projets culturels sous forme de subventions accordées dans le cadre de programmes pluriannuels. Le plus connu est le programme Culture 2000, doté de près de 300 millions d’euros sur la période 2000-2006. Il concerne l’ensemble des secteurs d’activité culturelle et artistique et finance des événements actions d’envergure internationale (Lille et Gênes, capitales européenne de la culture en 2004) ou qui impliquent au moins trois pays. Le montant total des subventions accordés à des projets dans lesquels participent des structures culturelles françaises a été de 10 millions d’euros en 2004. Le centre des arts de la rue à Marseille, le mois européen de la photo à Paris ou la mémoire de la mine, réalisée dans le Var avec des partenaires belges et hongrois, ont été soutenus par Culture 2000. Contrairement au programme précédent, polyvalent, le programme Média est dédié au seul secteur de l’audiovisuel. Il est doté de 513 millions d’euros sur la période 2001-2006. Il soutient surtout des projets de production et de circulation des œuvres dans l’UE. Les films de Michael Hanneke, Lars van Trier et des frères Dardenne présentés au festival de Cannes ont reçu 750.000 euros de soutien du plan Média.

 

            Culture 2000 et Média sont spécifiques à la culture mais d’autres programmes ont aussi des incidences dans le domaine culturel. Ainsi, une part des fonds structurels est consacrée aux actions culturelles. Les projets sont moins identifiables car ils s’insèrent dans des actions globales de développement régional, mais les masses en jeu sont importantes. Selon une estimation du Sénat, la part des fonds structurels consacrée aux actions culturelles serait de l’ordre de 400 millions d’euros par an. Vulcania, la route du blé en Beauce, les forts de Vauban ont été soutenus par cette voie. Enfin, les programmes européens de recherche ou de formation professionnelle peuvent aussi intéresser le domaine culturel. L’institut de recherche et de coordination acoustique/musique (IRCAM) dédié à la création musicale contemporaine a bénéficié de ce type de soutiens. Toutes actions confondues, l’ensemble des crédits consacrés à la culture représente de l’ordre de 500 millions d’euros soit 0,5 % du budget européen.

 
            La France est favorable au développement des crédits culturels. D’abord pour des raisons politiques. «Il est logique, quand on a intégré la règle des 1% à l’échelon national, de préconiser la forte progression des crédits communautaires et de passer à terme au 1% à l’échelon communautaire » explique-t-on au ministère. La France, à l’origine de la diversité culturelle, est naturellement favorable à la circulation des films européens, pour contrer la domination des films américains (72 % des entrées en Europe). Elle est aussi bien placée sur le plan budgétaire et bénéficie de taux de retours importants avec par exemple 23 % des crédits Média. La France est donc parfaitement en phase avec la Commission qui a proposé une nouvelle génération de programmes culturels avec des dotations sensiblement


Mots clés : budget pour la culture
Source : Le Monde
Date : 01/06/2005

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A propos

Nicolas Jean-BrehonParce que la construction européenne a un immense besoin de pédagogie, que celle ci est aujourd'hui mal assurée, et que chacun conviendra que toutes les initiatives pour y remédier sont bienvenues;
- Parce que les formations européennes notamment en finances publiques sont rares, et que l'information officielle est souvent complexe ou partiale;
- Parce que 20 ans d'expérience sur ces questions, en tant que haut fonctionnaire parlementaire, puis en tant qu'enseignant en finances publiques et chroniqueur budgétaire au Monde de l'économie, me conduisent à penser que l'opinion publique s'éveille et commence à s'intéresser à ces sujets;
- Parce que les ouvrages et articles dans ce domaine sont rares et qu'il m'a paru intéressant de regrouper les informations éparses.