Rapport au Premier ministre
sur les perspectives financières européennes 2007-2013
Résumé
Le 24 février 2004, MM. Marc LAFFINEUR, député, et Serge
VINÇON, sénateur, ont remis au Premier ministre le rapport qu’il leur avait
demandé sur les futures perspectives financières européennes pour la période
2007-2013. La Commission a présenté ses premières propositions le 10 février
dernier.
Cette mission parlementaire est une innovation. Bien
que ce soit les quatrièmes perspectives financières (PF) de l’histoire, c’est
la première fois que la représentation parlementaire est sollicitée de cette
façon, en complément des obligations constitutionnelles, et si en amont, avant
même que s’engagent les négociations entre Etats membres. L’enjeu politique
pour la France, mais aussi l’enjeu budgétaire –la France contribue à hauteur
de 17 % environ au budget de l’Union, le prélèvement communautaire ayant
atteint 16,4 Mds € dans le PLF 2004– justifient pleinement cette démarche.
A. Le contexte
de la mission
Il ne fait aucun doute que la négociation budgétaire
qui s’annonce entre les Vingt Cinq Etats membres de l’Union européenne sera
dure. Plusieurs raisons font craindre l’apparition de blocages qui ne seront
surmontés qu’au prix de concessions permanentes et d’une foi inébranlable dans
la construction européenne.
- L’importance
de l’enjeu budgétaire. Les PF déterminent des plafonds pour les budgets
annuels. Selon les propositions actuellement envisagées (celle de la Commission
et celle des Six Etats membres, dont la France, s’étant déclarés favorables
à une stabilisation du budget à son niveau actuel inférieur à 1 % du PNB
communautaire), l’enjeu est entre 800 et 1.000 milliards d’euros pour sept
ans ;
- La négociation
se tiendra à Vingt Cinq. Les PF seront décidées à l’unanimité. Les difficultés
apparues lors de l’examen du projet de Constitution laissent mal augurer des
difficultés prévisibles lorsque 1.000 milliards seront en jeu ;
- Quelle influence
auront les nouveaux membres ? Tous les élargissements se sont traduits
par des inflexions budgétaires majeures, exprimées dans les PF ;
- La force des
alliances sera mise à l’épreuve. Dans une négociation budgétaire, le réalisme
impose de reconnaître que la distinction entre les contributeurs nets et les
bénéficiaires du budget européen déterminera une part des positions de négociation.
De multiples combinaisons sont possibles et apparaîtront tour à tour au fur
et à mesure des débats. L’intimité franco allemande est et sera sans égal, mais
d’autres regroupements sont possibles ;
- De nombreux
Etats ont d’ores et déjà défini des « lignes rouges » à ne pas
dépasser et des sujets où les sensibilités nationales sont extrêmes : la
correction britannique, l’importance de la contribution allemande ou néerlandaise
au budget communautaire, la politique régionale européenne pour l’Espagne, la
politique agricole commune pour la France, dont les principaux crédits ont été
décidés au Conseil européen de Bruxelles en octobre 2002.
- La période est incontestablement
sous tension, et il faut reconnaître une difficile complémentarité entre
un moment -les cinquante ans du traité de Rome ont vocation à susciter des initiatives
fortes- et une conjoncture économique qui doit imposer une grande rigueur dans
la gestion des dépenses publiques, nationales et européennes.
- Certaines maladresses
ne facilitent pas la négociation. On regrettera en particulier celle de la Commission
qui fait fi des préoccupations des principaux contributeurs au budget communautaire,
choisit même de poursuivre les plus importants d’entre eux devant la Cour de
Justice européenne et présente un tableau financier le plus incompréhensible
de l’histoire (avec une présentation par rubriques sans harmonisation avec la
précédente, avec ou sans budgétisation du FED…).
B. Les principaux enjeux
1/-
La politique régionale et de cohésion, requalifiée par la Commission de « politique
de cohésion pour la croissance et l’emploi » sera au centre des négociations
budgétaires.
Cette attention est inévitable car, d’une part, tous
les Etats bénéficient des crédits communautaires des fonds structurels et/ou
du fonds de cohésion, à un titre ou à un autre ; d’autre part, les sommes
en jeu sont considérables. Cette politique sera la première politique budgétaire
de l’UE (345 milliards d’euros en sept ans dans la version de la Commission)
et une petite variation sur ce poste exprimée en % du PNB représente des économies
ou des dépenses supplémentaires très vite significatives.
Cette action budgétaire sera orientée de façon massive
vers l’objectif de convergence dit « objectif 1 » c’est à dire vers
les Etats et les régions les plus pauvres de l’UE à 25 (les fonds sont octroyés
sous conditions de niveau de vie). Les nouveaux Etats membres, seront les principaux
bénéficiaires et devraient recevoir un niveau de retours proche du plafond fixé
dans la réglementation européenne (4 % du PIB), soit plus de 20 milliards
d’euros chaque année. Cette concentration sur les nouveaux Etats membres est
souhaitable, même s’il serait imprudent et naïf de trop miser sur les fonds
structurels pour assurer le rattrapage des niveaux de vie et la croissance des
Dix. La capacité économique et administrative à gérer de tels crédits n’est
nullement acquise et certains effets pervers ne peuvent être exclus. Il faut
veiller à ce que les fonds européens n’entraînent pas les délocalisations des
activités au sein de l’Union.
L’objectif de convergence appelle trois interrogations
principales :
- Le niveau de soutien accordé aux régions pauvres des Quinze,
qui ont bénéficié des aides de l’Union depuis quinze ans. La France n’est concernée
qu’au titre de ses départements d’outre-mer, qui reçoivent à peine 2 %
de l’enveloppe et ont vocation à conserver un statut particulier, compte tenu
de leur spécificité géographique.
- La
compensation de l’effet statistique : Les régions pauvres des Quinze
sont affectés par l’élargissement et peuvent même perdre le bénéfice des fonds
européens octroyés sous condition de niveau de vie, par l’« effet statistique »
(dû à la baisse de 9 à 12 % du niveau de vie moyen de l’UE élargie). Ces régions
bénéficieraient alors selon la Commission d’aides compensatrices dégressives
(phasing out « statistique »), dont l’ampleur mérite d’être discutée
au regard des contraintes budgétaires d’ensemble.
- La modulation des
aides. Cet effort financier pourrait conduire à différencier les aides aux
Etats et régions selon leur niveau de vie. Notamment entre les régions les moins
pauvres des Quinze et les régions les plus pauvres des Dix. La règle des 4 %,
appliquée de façon indifférenciée, conduit à une situation paradoxale :
ce sont les régions qui sont les plus proches du seuil de 75 % de la moyenne
UE - que l’on trouve parmi les Quinze et qui ont déjà bénéficié de façon massive
de ces fonds communautaires-, qui recevraient le niveau d’aide par habitant
le plus élevé. Il y a là matière à débat. Tout en marquant son attachement pour
le plafond de 4 % qui constitue une nécessité économique, l’UE aurait certainement
intérêt à moduler davantage ces aides en fonction de l’écart de richesse.
2/- L’autre
volet de la politique de cohésion est également sur la sellette. Il s’agit des
aides de « l’objectif de compétitivité et d’emploi »,
Cet objectif, dit objectif 2, est créé par fusion des
actuels objectifs 2 (régions en difficultés structurelles) et 3 (emploi-formation)
de la politique de cohésion. Ces aides seraient réservées aux régions non éligibles
à l’objectif précédent, soit, pour simplifier, à la plupart des régions de l’UE
des Quinze. La dotation prévue par la Commission est de 18 % de l’enveloppe
totale des actions structurelles.
Le principe et le montant de ces aides seront très discutés
et il serait vain de nier que cet objectif pourrait constituer une « variable
d’ajustement » dans la négociation budgétaire.
Il ne faut pas nier non plus que la France aurait
beaucoup à perdre à l’éventuel abandon de cet objectif. Toutes les régions françaises
de métropole sont aujourd’hui éligibles à cet objectif, ce qui représente un
apport de fonds communautaires de l’ordre de 10 milliards d’euros en sept ans.
Des coupes sont inévitables. Ce n’est que justice lorsque le souci de solidarité
et l’effort budgétaire imposent une concentration des fonds.
Attention toutefois à ne pas confondre concentration
et préemption. La solidarité ne se découpe pas en compartiments. Attention à
ne pas opposer les régions les unes aux autres, les régions vraiment pauvres
(mais qui peuvent avoir des îlots de prospérité), qui auraient tout, et les
régions un peu moins pauvres (mais qui peuvent avoir des zones de fragilité),
qui n’auraient plus rien.
La solidarité a toujours été
le choix de l’Europe. Depuis l’origine, le « chacun pour tous » a
été préféré au « chacun pour soi ».Cette orientation devrait prévaloir.
Même si les crédits doivent être réorientés en faveur de la compétitivité,
le maintien d’un objectif 2 non résiduel paraît nécessaire à l’Union.
3/- L’augmentation
considérable des crédits divers entrant dans la rubrique actuelle des politiques
internes ne peut être acceptée sans nuance ni débat. Une telle orientation en
faveur de la recherche notamment serait plus satisfaisante si dans le même temps
la Commission montrait une volonté de procéder à un réexamen des multiples dépenses
des politiques internes dont trop sont encore saupoudrées.
4/- Le montant total du budget
La Commission a présenté une
communication dans laquelle elle prévoit une hausse du budget communautaire
qui attendrait 1,24 % du PNB de l’UE en crédits d’engagements à l’horizon 2013
(1,27 % avec intégration du Fonds européen de développement). Six Etats
membres, dont la France, comptant parmi les principaux contributeurs et/ou contributeurs
nets au budget communautaire, ont défendu un budget stabilisé à son niveau actuel
inférieur à 1 % du PNB de l’Union. Cette stabilisation en pourcentage allant
évidemment de pair avec une augmentation significative du budget en volume,
compte tenu du taux de croissance attendu (2,3 % en moyenne selon la Commission).
Le niveau global sera un enjeu
crucial de la négociation et même un condensé de ses difficultés. Il ne faut
pas l’occulter par des artifices de présentation. A cet égard, on peut regretter
que la proposition de la Commission fasse apparaître un décalage énorme entre
les crédits d’engagement et les crédits de paiement : près de 0,12 point
de PNB en 2013, 100 Mds € au total sur la période 2007-2013, l’équivalent
d’une année de budget. Ce choix doit être critiqué. Sur le court terme, il induit
en erreur en permettant d’afficher un budget en crédits de paiement de 1,15 %
du PNB seulement en 2013, ce qui masque la progression du budget. Sur le long
terme, il ne change rien à la réalité de la charge pour les Etats membres :
tout crédit engagé doit être payé un jour ou l’autre et le décalage ne fait
que gonfler les « restes à liquider ».
5/-
Le partage de la charge de l’élargissement et d’une façon générale, le partage
du financement du budget communautaire
L’effort financier imposé par l’élargissement imposera
un examen lucide du partage du financement du budget. La France devra prendre
sa part. Aujourd’hui, la situation de la France vis-à-vis du budget communautaire
(contributions versées au budget UE – dépenses communautaires en France) n’est
que modérément débitrice grâce à l’importance des dépenses agricoles dont bénéficient
notre pays. Plusieurs de nos partenaires sont dans une situation budgétaire
beaucoup moins favorable. Il est illusoire de penser que cette situation perdurera.
Nos partenaires ne l’accepteraient pas et la France ne doit pas non plus le
vouloir. Cela ne serait compris ni par les nouveaux Etats membres, ni par l’opinion,
rétive, avec raison, à cette approche comptable, particulièrement inopportune
quand la solidarité s’impose.
La France devra donc prendre sa part. Comme tous les
autres. Y compris ceux qui ont bénéficié de régimes dérogatoires qui, s’ils
furent justifiés en leur temps, ne le sont plus aujourd’hui. Tel est le cas de la correction dont bénéficie le Royaume-Uni
depuis 1984, qui n’était justifiée qu’« au regard de la prospérité relative
du pays ». Or le Royaume-Uni déjà au-dessus de la moyenne communautaire
à Quinze se trouve à près de 20 % au-dessus de la nouvelle moyenne communautaire
à Vingt-Cinq. Cette correction est financée par les autres Etats membres y compris
par ceux dont le revenu moyen atteint moins de la moitié de celui du Royaume
uni. Cette situation n’est évidemment pas admissible. La correction dont
bénéficie le Royaume Uni sera l’un des enjeux de cette négociation.
La Commission souhaite également débattre d’un mécanisme
de correction généralisée au profit des Etats débiteurs nets. Cette proposition
peut surprendre de la part de la Commission. Elle doit être rejetée avec force,
car elle irait à l’encontre de l’esprit européen et de la solidarité entre les
Etats membres.
C. Propositions
Propositions relatives à la politique de cohésion
1 - Moduler davantage
les aides de l’objectif 1 selon le niveau de vie.
L’UE
aurait intérêt à moduler davantage ces aides en fonction de l’écart de richesse :
les régions les plus en-dessous du seuil d’éligibilité de 75% de la moyenne
UE recevraient un niveau d’aide par habitant plus élevé que les régions qui
arrivent au voisinage du seuil.
2
- Choisir une attitude ferme concernant
le phasing out.
Les
compensations finançant la sortie de l’objectif 1 ne sont pas un droit acquis.
L’élargissement impose un partage de l’effort financier entre les Quinze membres
actuels de l’Union, notamment de la part des pays qui ont massivement bénéficié
des fonds européens pendant quinze ans. Tout accord dans ce domaine devrait
être considéré comme une concession, qui appelle, une attitude de conciliation
de leur part sur d’autres sujets
3 - Défendre un objectif
2 non résiduel.
L’UE
ne gagnera rien à opposer les régions les unes aux autres et le « chacun
pour tous » doit toujours prendre le pas sur le « chacun pour soi ».
4 - Assurer un partage
équitable entre l’objectif 1 et 2.
Concentration
des fonds ne doit pas signifier préemption. Il faut rester vigilant sur la répartition
entre les objectifs 1 et 2, qui dans la proposition de la Commission est de
78 % pour le premier contre 18 % pour le second.
5 - Imputer le phasing
out de façon cohérente, et par conséquent exclure le phasing out naturel de
l’objectif 1 de la dotation prévue pour l’objectif 2.
Dans la proposition de la Commission,
l’enveloppe prévue pour l’objectif 2 inclut les crédits de phasing out des régions
de l’objectif 1 qui perdraient leur éligibilité du fait de l’augmentation réelle
de niveau de vie (phasing out naturel par opposition au phasing out « statistique »
qui serait imputé sur l’objectif 1). Cette procédure n’est pas correcte. Les
crédits de phasing out de l’objectif 1doivent être imputés sur les crédits de
l’objectif 1 et la dotation prévue pour l’objectif 2 doit concerner les régions
de l’objectif 2 .
6 - Mieux articuler
et établir des passerelles entre l’objectif 2 et les politiques de compétitivité.
Le partenariat entre l’UE et les régions
autres que les plus défavorisées pourrait être organisé autour de deux piliers :
- une politique régionale de croissance,
de type objectif 2, avec une enveloppe répartie par régions sur des critères
traditionnels (PIB par habitant, taux d’emploi, densité démographique…), mais
sans zonage, affectés à des projets conduits par les régions, notamment dans
le domaine de la recherche.
- une politique d’appui à la croissance
régionale, alimentée à partir des autres politiques internes dites aujourd’hui
« de compétitivité » (recherche, réseaux), dont une partie des
enveloppes, « régionalisable » serait attribuée à des projets sélectionnés
au niveau communautaire, mais au sein des régions éligibles à l’objectif 2 (la
plus grande part des crédits restant affectée au niveau européen après sélection
sur des critères d’excellence)
Cette proposition va bien au-delà d’une
partition entre « le contenant » (financé par l’objectif 2) et « le
contenu » (financé par les crédits de recherche). Elle repose sur une véritable
synergie entre les politiques de cohésion et de recherche : une partie
des crédits de recherche allant dans les régions de l’objectif 2, et, inversement
une partie des crédits de l’objectif 2 concourant à la politique de recherche.
Ces aides à partir des crédits de recherche
pourraient être utilisées dans deux directions :
- pour des appels à projets moins capitalistiques
dans lesquelles les régions seraient partenaires et médiatrices (science du
vivant : génomique, biologie, télé médecine…),
- comme soutiens à des régions ayant fait
la preuve de leur dynamisme en faveur de la recherche. Ce dynamisme peut
bien sûr être apprécié à partir des investissements, des résultats, mais les
aides devraient aussi récompenser les régions ayant montré des efforts pour
faire revenir les chercheurs expatriés hors de l’Union européenne, ou ayant
choisi d’investir dans la culture scientifique des habitants. « La culture
scientifique et technique pour tous », est une vraie priorité européenne,
et les régions sont le cadre idéal pour répondre à ce défi.
Propositions relatives aux règles de gestion
des actions structurelles
7 - Généraliser
la réserve de performance à tous les grands programmes financés par des
fonds communautaires sur programmation et modifier ses modalités d’attribution
à mi-parcours de la période de programmation, qui pourraient reposer davantage
sur les critères d‘efficacité de préférence aux
critères de régularité et de procédure.
8 - Mieux articuler l’objectif 3 de
coopération interrégionale avec les autres actions budgétaires de l’Union. Une partie des crédits de coopération interrégionale pourrait être utilisée
aux infrastructures transfrontalières.
9 - Appliquer la règle
de rigueur budgétaire et de « bonne gestion financière » à tous les
plafonds de dépenses des PF y compris aux dépenses de cohésion en supprimant le régime dérogatoire dont elles bénéficient
aujourd’hui (les plafonds de dépenses de cohésion au sein des perspectives financières
sont privilégiés)
Propositions dans les autres domaines budgétaires
10 - Veiller à ce que les dépenses agricoles induites
par les futurs élargissements de 2007 ne s’imputent pas sous les plafonds adoptés
au Conseil européen de Bruxelles d’octobre 2002 prévus pour Vingt cinq Etats
membres.
11- Améliorer la visibilité de l’action européenne par
d’autres relais, notamment par les
échanges entre les jeunes, qui doivent prendre une toute autre ampleur (notamment
auprès des jeunes en formation professionnelle), et favoriser les migrations
internes intra européennes, les installations de professionnels d’un Etat dans
un autre Etat, sous forme de cours de langue approfondis réservés aux expatriés,
de formations aux cultures et aux institutions locales, voire d’aides à l’installation
dans un autre pays, sous réserve de réciprocité et d’un équilibre entre les
Etats.
12 - Supprimer, au sein
des politiques internes, les petites lignes budgétaires, dévoreuses en ressources humaines et favorisant le saupoudrage
des crédits.
13 - Faire supporter l’ensemble
des surcoûts liés à des opérations extérieures décidées par le Conseil par le
budget de l’Union.
14 - Profiter de la négociation
des PF pour accompagner la mise en place de l’agence européenne d’armement.
15 - Profiter de la budgétisation
du FED pour introduire ou renforcer des principes appliqués aux autres rubriques,
à savoir le dégagement d’office des crédits non utilisés, la réserve
de performance (deux règles en vigueur au sein des politiques de cohésion)
voire l’écoconditionnalité qui consisterait à subordonner les aides à
des critères environne-mentaux élémentaires. Nos agriculteurs ne comprendraient
pas comment l’Union peut subordonner les aides à leurs revenus à des critères
sur le bien être des animaux alors que dans le même temps des milliards d’euros
seraient dépensés dans des Etats qui ne font aucun cas de la protection des
espèces protégées ou des espaces naturels.
Propositions sur le financement
16 - Engager une réforme
de la correction britannique.
La suppression de la correction
britannique doit être un préalable catégorique à toute réforme du financement
de l’Union.
17 - Rejeter l’idée de
toute forme d’écrêtement généralisé des soldes nets totalement contraire à l’esprit européen et la solidarité
entre Etats membres
18 - Jeter, dans la perspective
des prochaines PF (l’après-2013), les bases de la création d’un impôt européen
sur les sociétés, dont une part serait
affectée au budget communautaire, afin de limiter la concurrence fiscale destructrice
entre les Etats membres et de mettre fin aux débats stériles sur le juste retour,
et pour ce faire s’engager dans l’harmonisation des bases.
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* *
Avec
sa position en faveur d’un budget européen stabilisé à son niveau actuel de
1% du PNB européen, le gouvernement français a choisi une position solide et
réaliste, qui s’inscrit dans la continuité des décisions prises à Bruxelles
en octobre 2002. A notre sens, il ne doit accepter d’en bouger que si la discussion
avec les autres Etats membres s’engage sur des bases saines : pas
pour protéger des rentes de situation ou pour faire apparaître des effets d’affichage,
mais pour atteindre réellement un niveau d’ambition plus élevé. Si ces conditions
sont remplies, nous faisons confiance au gouvernement et au Président de la
République pour saisir la balle au bond.
A titre
personnel, compte tenu des efforts que nous attendons, des initiatives que la
France peut et doit prendre en faveur de l’objectif de compétitivité, des échanges
à promouvoir entre Européens, nous pensons que ces ambitions restent en tout
état de cause compatibles avec un budget inférieur à 1,10 % du PNB UE en
crédits pour engagement, ce qui correspondrait à environ 1,05 % du PNB
UE en crédits pour paiement en comptant sur un décalage – incompressible et
plus réaliste que l’option présentée par la Commission – de l’ordre de 0,05
point de PNB entre CE et CP.
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